2 Maches devaient me rejoindre a Damas en avril et ce sont finalement 2 Maches et demi qui se sont istalles sur la croupe de Rossi pour un bout de route. Et quel bout de route. De Damas a Alep, de Palmyre au Krak des Chevaliers en passant par Ma'alula, toute la Syrie a ete visitee et Rossi, qui aime bien la Mache, a berce son bebe au rythme de ses mythiques suspensions. La Mache a bien aime Rossi, elle lui ecrit.
Chère Rossi,
Il fallait que je t’écrive ces quelques lignes pour te signifier –avec un retard impardonnable- mon immense gratitude.
Nous avons passé, à ton bord, huit jours.
Huit jours au cours desquels, chère Rossi, tu n’as point fléchis. A peine a t’on dû te changer une roue... Et encore, en prévention !
(J’apprenais, au passage, cette manœuvre fort utile, -et qui m’était parfaitement étrangère jusqu’alors-, qui consiste à changer une roue. Songeant à mon Bibendum de mari, j’ai pensé qu’il serait plus glorieux que je sache comment m’y prendre en de telles circonstances…)
Pour le reste, belle amie, tu n’as point faibli.
Tu t’es concentrée, rassemblant ta détermination et ton courage pour nous porter, nous trois et demi.
Car il m’aurait déplu, -je te sais gré de l’avoir compris-, que tu décides de ponctuer notre périple d’une halte inopinée en plein désert syrien. La primigeste que je suis l’aurait eu bien mauvaise !
Capricieuse cependant, tu ne l’as point été chère amie. Bien au contraire, ton opiniâtreté et ton courage nous ont ébloui. Point d’arrêt intempestif au milieu des chèvres, point d’étape forcée en des lieux inhospitaliers, mais une route ensoleillée, des amis heureux, chantants, balancés par tes doux amortisseurs…
Je sais pourtant que la suite ne fut pas des meilleures. Je sais aussi, fort heureusement, que les soins dont tu as fait l’objet à Alep, et notamment la transplantation cardiaque, ont été merveilleusement efficaces!
En avais-tu trop fait ? Sans doute, car ton cœur a lâché. Pour un temps assez court, heureusement, et non sans avoir marqué le mien pour toujours…
Bonne route Miss Rossi.
Roule, roule vaillamment, sans plier ni fléchir, sans heurter ni décatir, traverse déserts et montagnes, enjambe rivières et ravins, n’abandonne pas. File, file droit et va, avec, à ton bord, notre précieux copain…
Du fond du cœur, brave petite Rossi, merci.
Emeline.